Tiktok se prépare à déployer une version distincte de son application exclusivement pour les utilisateurs aux États-Unis. Cette décision fait partie d’un effort pour se conformer à une loi fédérale interdisant à Tiktok des problèmes de sécurité nationale liés à sa propriété chinoise.

Selon un rapport de Les informationsTiktok prévoit de lancer cette nouvelle version, surnommée en interne «M2», le 5 septembre. Elle sera distincte de l’application mondiale, détenue et exploitée par ByTedance, et sera vendu à un groupe d’investisseurs américains.

Le plan diviserait Tiktok en deux applications: la version originale contrôlée par la Chine et une fourche uniquement américaine appartenant à une entreprise nationale. Seule la version américaine serait disponible dans les magasins d’applications américaines. Cet arrangement semble être une solution de contournement pour maintenir l’application en vie sur le marché américain sans violer la loi interdisant les applications contrôlées à l’étranger considérées comme des menaces de sécurité nationale.

Le développement fait suite à une série d’actions exécutives douteuses de l’ancien président Donald Trump, qui a prolongé la période de grâce de Tiktok à plusieurs reprises par des décrets. Ces ordonnances ont fait une pause application de l’interdiction malgré le fait que la loi soit en vigueur depuis le 19 janvier. Le ministère de la Justice a soutenu ces ordonnances en émettant des lettres à Apple, à Google et à d’autres sociétés technologiques, garantissant l’immunité pour fournir des services à Tiktok pendant la période de suspension.

Une de ces lettres à Apple, obtenue par le biais d’un procès de la FOIA déposée par l’actionnaire de Google, Tony Tan, a déclaré: «Apple Inc. n’a commis aucune violation de la loi… et peut continuer à fournir des services à Tiktok… sans encourir de responsabilité légale.» Le MJ a affirmé que cette assurance avait été fondée sur l’autorité présidentielle sur la sécurité nationale. Les experts juridiques contestent cependant cette justification.

Dans un New York Times Interview, le professeur de droit de l’Université du Minnesota, Alan Rozenshtein, a qualifié les actions de Trump de «couper à couper le souffle», ajoutant que la Constitution ne donne pas au président le pouvoir d’ignorer les lois adoptées par le Congrès. Zachary Price, professeur de droit à UC Hastings, a déclaré que la décision de Trump «les armes nucléaires de l’ensemble du statut», plutôt que d’effectuer des ajustements ciblés.

Jack Goldsmith de Harvard Law a souligné qu’aucun président récent n’était allé aussi loin pour remplacer une loi par Fiat. La Cour suprême avait déjà confirmé l’interdiction en janvier. Malgré cela, l’administration de Trump a choisi de retarder l’application et le DOJ a reculé de la poursuite de violations.

Le procès des actionnaires peut apporter un compte

Le procès de Tony Tan contre Alphabet accuse la société de restaurer Tiktok dans l’App Store sans base juridique. Il soutient que le respect de l’ordonnance de Trump met les actionnaires à risque financier si un futur administration inverse le cours. Son défi juridique recherche les dossiers du conseil d’administration détaillant la justification de la décision de suivre les conseils du DOJ.

À l’heure actuelle, la version fourchue de Tiktok pour les utilisateurs américains reste sur la bonne voie pour un lancement de septembre. Mais la base juridique sur laquelle il se trouve semble de plus en plus instable.



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